Alors la voilà, le retour en bière de saison de la précédente Tempor’ale #1 de la brasserie – la Witbier.
Que dire sur ce style ? Commençons par quelques mots d’histoire.
Tout d’abord, c’est un style de bière belge qui est naît pas loin de 400 ans auparavant. Comme c’est le cas pour un certain nombre de styles de bière, la witbier a été un peu oubliée et a disparue des radars dans les années 1950. C’est à un certain Pierre Celis que l’on doit le retour de ce style avec la Hoegardeen qui a été brassée la toute première fois le – tenez-vous bien – 19 mars 1966.
Ça, c’était quand il avait sa propre microbrasserie comme la nôtre. Ensuite, de tristes circonstances l’ont contraint à vendre son affaire au groupe désormais appelé AB InBev (« petit acteur » sur la scène internationale).
Et aujourd’hui alors une witbier ?
En deux mots, c’est une bière au blé (jusqu’à 50% des céréales utilisés). Bien souvent elle a un caractère épicé, parfois sur la coriandre. Mais le côté épicé ne doit pas prendre le dessus sur les saveurs fruitées/citronnées rafraîchissantes caractéristiques de ce style.
Le style peut également révéler des notes de « pain au blé » (logique me direz-vous avec 50% de blé).
En quoi est-ce différent d’une Weissbier ?
Si ce n’est que l’origine est très différente puisque la Weissbier vient de Bavière, ce n’est pas si différent dans les saveurs au final. Une Weissbier peut être légèrement plus amère.
Les deux plus grandes différences sont les suivantes :
- l’origine des saveurs citronnées et épicées : dans le cas de la Weissbier ce sont les levures qui en sont responsables, tandis que pour la Witbier c’est plutôt un ajout d’épice ou écorces de citron (achtung : l’ajout d’autres ingrédients en Allemagne est proscrit – ceci explique cela donc). Une différence de souche de levure en fait.
- Un minimum de 70% de blé est utilisé dans le cas de la Weissbier, ce qui lui donne un goût quand même unique.
Et l’expression « bière blanche » ?
Et bien elle ne veut pas dire grand-chose, parce qu’elle a tendance à créer une grosse confusion entre des styles bien différents… Souvent lié à la traduction de weiβ = blanc et au côté plutôt trouble de la bière qui lui donne cet adjectif.
Mais en vrai, c’est comme « blonde », « ambrée » ou « brune » ou autre. Une bière se caractérise spécifiquement par de nombreux critères. La couleur n’est qu’UN critère, qui ne suffit pas à lui tout seul. Les brasseurs, pour certains en tout cas, essaient de ne pas réduire le produit à une couleur.
Du coup celle de la brasserie ?
Une Witbier avec ajout d’écorces de citron et 30% de blé (oui un peu en dessous).
N’ayant pas un grand attrait pour l’ajout d’épices, je n’en ai pas rajouté pour cette première version. Tous les détails et éléments de dégustation ci-après !
Ingrédients
Malt – Pale, Blé
Houblon – Strisselspalt, Hallertau Blanc
Ecorces de citron
Levure – Fermentis K-97
Esthétique
La mousse blanche est plutôt fine et abondante.
Couleur très pâle et légèrement plus trouble que la Pale Ale
Les notes de « pain au blé » sont présentes, en particulier en premier lieu. Ensuite et de façon plus prépondérante, c’est le fruité du Hallertau Blanc et des écorces de citron qui vient et rafraîchit le gosier.
Les puristes trouveront que d’utiliser un houblon d’origine allemande et un houblon alsacien pour brasser une bière belge ça se discute ^^ je trouve aussi, mais j’aime les saveurs qu’on obtient et le caractère de ces houblons. L’amertume herbacée très légère du Strisselspalt marche bien ici – je trouve.bra
Ci-après, la voici présentée avec l’exquis et magnifique chèvre frais aux pétales de rose 😀